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Et si nous plantions plus de palmiers dattiers !

Et si nous plantions plus de palmiers dattiers !

Depuis 2018, le Maroc a introduit une réforme concernant son régime de change dans le but de faire flotter sa devise à terme. Celle-ci consiste à élargir la bande de fluctuation du dirham par rapport au court pivot calculé sur la base d’un panier de devises qui représentent les monnaies de nos partenaires commerciaux. Cette décision a été motivée, entre autres, par l’ouverture de l’économie marocaine et son intégration dans un marché global. Certes, cette réforme devrait, théoriquement, pousser nos entreprises à innover et à devenir plus compétitives sur le marché international, toutefois il serait judicieux de s’interroger sur le lien et l’impact de cette réforme sur ce qui constitue la part dominante de notre tissu économique à savoir la PME-TPE.

PME-TPE marocaine et impact de la réforme du régime de change

Selon le rapport moral de l’ASMEX, le Maroc compte approximativement 6000 entreprises importatrices et 3000 exportatrices. Bien que la part des PME-TPE ne soit précisée, on peut se rendre compte rapidement de celle-ci, en analysant la structure de notre balance commerciale en termes de référence produit en importation et en exportation.

S’agissant des exportations marocaines, les données de l’office des changes présentent quelques 200 références produites, il s’agit principalement de la production des entreprises qui sont loin de la définition de la PME en termes d’effectif salariés, chiffres d’affaires ou encore moins le total du bilan. L’impact de la réforme du dirham ne concerne pas, à l’heure actuelle, la PME-TPE marocaine, ou du moins directement, sur l’échelle macro-économique. Quant aux importations, l’impact serait important, car sur les références importées (un peu plus de 200 produits), une grande partie se fait par la PME avec une production à faible valeur ajoutée ou à destination de négoce directe.

A l’heure actuelle, la réforme du régime de change marocain aura plus d’impact sur les importations des PME-TPE marocaines que sur leurs exportations. Toutefois, notre système bancaire s’est montré réactif et assez outillé pour proposer des produits de couverture afin de minimiser cet impact. Cette posture bien que rassurante, n’escompte pas les entreprises au Maroc y compris celles qui ne sont pas engagées dans le commerce international, d’une exposition indirecte au risque de change. Le marché global sans frontière implique, de facto, une concurrence internationale au sein de nos frontières, ainsi nous avons le choix de consommer local ou international même auprès de l’épicier du coin. Dans ce sens, la production de nos PME-TPE, bien que celles-ci ne soient exposées à l’international, se retrouvent avec une concurrence internationale qui pourrait bénéficier de la réforme du dirham sur notre sol. Cet impact économique est d’autant plus important qu’il reste difficile à mesurer et à couvrir.

Régime de change : Opportunité ou menace pour le PME-TPE marocaine ?

Répondre à cette interrogation nécessite la réponse à une problématique plus importante : notre déficit de la balance commerciale est-il « si structurel » ? Les chiffres démontrent une affirmation à travers des réponses inhérentes à la facture énergétique, la faible valeur ajoutée ou encore le manque de ressources et d’expertise. Là aussi, à la lecture des montants et poids de nos importations et exportations, on se rend compte qu’une grande partie de produits que nous importons semble être dans le domaine de notre expertise puisque nous l’exportons ! Le savon a compté en moyenne pour 0,04% de nos importations CAF et 0,06% de nos exportations FAB durant les 5 dernières années. Faut-il être un HPS pour vendre son produit à forte valeur ajoutée à l’international ? Nous vendons peu de dattes à des pays très développés alors que nous nous importions énormément des pays voisins.

Le tableau en dessous présente les pondérations de quelques produits importés durant les 5 dernières années par rapport aux importations CAF.

Référence Produit  Moyenne sur les 5 dernières années
Articles de voyage et de maroquinerie 0,24%
Articles en papier ou en carton 0,40%
Boissons non alcoolisées diverses 0,01%
Chaussures 0,52%
Conserves de poissons et autres 0,02%
Dattes 0,32%
Détérgeants et produits d’entretien 0,21%
Ficelles, filets et cordages 0,08%
Glaces et autres produits laitiers 0,56%
Jeux, jouets et autres articles 0,89%
Linge de maison 0,04%
Panneaux en bois et assimilés 0,29%
Papier et carton 1,44%
Peintures, vernis et assimilés 0,47%
Poissons congelés ou surgelés 0,15%
Produits à base de la tomate 0,01%
Produits de confiserie et chocolaterie 0,13%
Savons 0,01%
Tapis et moquettes 0,17%
Thé et assimilés 0,66%
Vêtements de dessous 0,26%
Volailles vivantes 0,07%

Source : Base de données Office des changes

Il s’agit de références produites que le Maroc exporte régulièrement et dont l’expertise est affirmée. Il est à souligner que la grande partie des références produits mentionnés sont de provenance des pays développés et en voie de développement avec une grande partie produite par des PME.

En définitif, le Maroc a importé chaque année, durant les 5 dernières années, la valeur entre un tiers jusqu’au deux tiers de sa facture énergétique, en produits valeurs ajoutées moyennes voire faibles des PME d’autres pays, dont nous avons l’expertise.

Dans ce sens, la réforme du régime de change du dirham présentera un avantage et une opportunité pour la PME-TPE marocaine que si celle-ci exploite les parts du marché local satisfaite, jusqu’à présent, par la concurrence en produits à valeur ajoutée moyenne. Le taux de couverture des exportations par rapport aux importations en ficelles, filets et cordages représente durant la 5 dernières années, 14%, ce qui représente un marché local de plus de 470 millions de dirham satisfait uniquement par la concurrence étrangère.

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